Par Philippe Crabbé (paroisse St-Thomas d'Aquin)
En amont du 5e anniversaire de son encyclique, le pape François nous invite à participer à la Semaine 'Laudato Si’ qui aura lieu du 16 au 24 mai prochains.
« Je renouvelle mon appel pressant à répondre à la crise écologique. La clameur de la terre et la clameur des pauvres ne peuvent pas durer plus longtemps», a déclaré le pape François, « prenons soin de la création, don de notre Dieu bon et créateur. Célébrons ensemble la Semaine Laudato Si’. »
Il y a cinq ans le 24 mai, le pape François signait son encyclique sur l’écologie, Laudato si‘ dont le sous-titre est sur la sauvegarde de la maison commune. Le titre emprunté au 5ième vers du Cantique des créatures de Saint-François d’Assise, écrit en italien et datant du début du 13ème siècle, signifie 'Loué sois-tu Seigneur'.
Naomi Klein, une féministe et socialiste athée canadienne d’ethnicité juive fut invitée par le Vatican à une réunion suivant le lancement officiel de l’encyclique, le 18 juin 2015. Elle écrivit ses impressions dans un article publié par un magazine littéraire américain ('A radical Vatican?', The New Yorker, July 10, 2015). Elle y dit notamment:
« Le pape François écrit d’emblée que Laudato si’ n’est pas un document d’enseignement limité au monde catholique mais est destiné à toute personne vivante sur cette planète… et je peux dire qu’il m’a certainement interpellée. »
Elle dit ensuite :
« Le mot 'intendance' n’apparaît que deux fois dans l’encyclique. Le mot "soin" d’autre part y apparaît des douzaines de fois. Ce n’est pas un accident, nous dit-on. Tandis que l’intendance parle d’une relation basée sur le devoir, quand on prend soin de quelque chose, le soin c’est ce que l’on fait avec passion et avec amour.»
Déjà au paragraphe 2 de l’encyclique, le pape dit :
« La violence qu’il y a dans le cœur humain blessé par le péché se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants. C’est pourquoi, parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui 'gémit en travail d’enfantement' (Romains 8, 22).»
La création n’est pas seulement don de Dieu, elle est aussi promesse. L’avenir de l’univers est une promesse basée sur l’espoir de la résurrection. L’univers n’aura pas de fin, ne sera pas détruit mais ne subsistera pas non plus dans son état actuel. Il sera la terre promise dont parle le livre du Deutéronome. Il sera la libération d’une terre d’oppressions dont parle le livre de l’Exode et la libération dont parle Saint-Paul (Romains, 8, 19-23), conditionnelle à notre comportement parce que « nous oublions que nous-mêmes, nous sommes poussière (cf. Genèse 2, 7)», continue le paragraphe 2 de l’ encyclique. En d’autres mots, nous ne sommes pas supérieurs au reste de la nature.